A pleine bouche, à pleines lèvres, de tout mon corps, je bois et bois encore.
Je suis rivière emporté par ce courant frais qui me baigne de l’intérieur.
Je bois jusqu’à plus soif jusqu’à plus bois.
Je t’ai tant attendu, tellement espéré à en devenir étanche à toute autre idée.
Torrent terrifiant ou trop timide, coulant assourdissant ou presque inaudible, pressant le pas quand je te vois, quand je te sens, je te pressens, d’entre les roches, les rocs, les pierres claires.
L’eau claire des torrents cent fois renouvelée, cent fois voulue et recherchée, coule, s’écoule, m’écroule de plaisir, me roule dans l’herbe verte à en manger, à en boire, à m’y noyer.
Le frais, le bruissement timide du ruisselet, l’eau filtre, s’infiltre et joue entre mes doigts gourmands et gourmets.
J’ai eu trop soif. Mes doigts sont gourds, ma gourde vide.
Un bruit, un éclair et c’est le ciel entier qui se déverse qui m’averse, me grêle me gèle. L’eau de toutes parts et même du dessous, l’eau claire et les torrents de boues. Et puis.
Bleu le ciel d’azur.
Loin le tonnerre s’en va.
Orage passe, les bruits reviennent.
Ceux que le coeur entend, un oiseau, une cloche au loin, un bêlement. Le calme reprend son droit.
J’ai toujours soif.
J’ai toujours soif de Toi.
Ma montagne.
C’est trés beau , je reste coi et le garde pour le relire.
Bonne marche