J’avais toujours pensé que n’importe quel animal, lorsqu’il se trouvait dans la Nature, avait des capacités de survie supérieures à celles de l’Homme. Va p’têt ben falloir que je révise ma position.
Bien sûr, il suffit d’une vitre pour saturer le niveau de réflexion d’une mouche, d’une route celle d’une poule. J’ai même déjà vu un merle, vers au bec, se cogner contre la fenêtre en laissant le dit vers collé sur la vitre. Mais quand même, en milieu naturel, je croyais la faune capable d’éviter les pièges tendus. Jusqu’à ce que je découvre qu’un Isard, pourtant si agile, était capable de tomber ou de se faire prendre par une avalanche.
Mais revenons à nos m…, hum, au titre de l’article.
Sachez que, tel que vous (ne) me voyez (pas), je viens de me transformer en sauveur de brebis, et avec un « s » à la fin en plus s’il vous plait !
Le 19 juin, je me trouve à quelques mètres du sommet du Castillo Major en Aragon quand j’aperçois une énorme brebis s’agiter devant moi. Je m’approche pour constater que sa patte arrière droite est restée coincée entre deux rochers en contre haut. Mais plus j’avance, plus elle essaye de se dégager vers l’avant et plus la situation s’aggrave. Je parviens à son niveau et arrive à la calmer en lui parlant et la caressant. Il me suffira de la faire reculer légèrement pour la libérer. Elle s’élancera aussitôt sur ses trois pattes valides, trébuchant, glissant sur les dalles pentues sous le sommet mais finira par s’arrêter pour m’observer. Si ce regard était un merci, il sera de courte durée, elle disparait très vite entre les rochers. Déjà les vautours faisaient des cercles.
Moins de 10 jours plus tard, nous faisons une pause en redescendant du Vignemale. En contre bas, nous observons une brebis et son petit se déplaçant sur le névé surplombant le torrent qui aboutit au barrage d’Ossoue. Soudain, derrière eux arrive un autre agneau égaré en courant et bêlant. La mère aperçoit sa progéniture et se précipite vers lui. Mais, à notre plus grande surprise, elle passe trop près du bord du névé, passe au travers et tombe dans le torrent et disparait. Les deux petits sont saufs et commencent à chercher leur mère. Marius et moi partons voir si l’on peut faire quelque chose pour sortir la bête mais l’endroit est dangereux. La brebis jusqu’alors coincée entre neige et rocher, incapable de s’en sortir, s’affole dès qu’elle nous voit. Mais cette fois, l’agitation lui sera salutaire. Elle force le barrage et parvient à monter sur un rocher lui donnant accès à la neige et à ses progénitures. Elle est trempées mais, voir ces 3 petites têtes tournées vers nous en guise de remerciement seront notre récompense.
Me voilà donc transformé en sauveur de brebis égarée…et l’analogie s’arrête là. C’est quand même un peu con, une brebis.
Mais la Nature, une heure auparavant, nous aura gratifiés de ce spectacle :
C’est touchant tout ça !
Salut.
Bonjour Gilles ;
Super histoire,merci pour tes talents poétiques et humoristiques.
Tu sais pourquoi brebis prend un S ? parce que il y a plusieurs moutons .
Rendez vous le 28 Bien Cordialement Petit Pierre