Le jour de repos d’hier a été bénéfique. J’ai fait du préventif. Le temps était mauvais de toute façon. Aujourd’hui, j’ai dû encore me résoudre à emprunter la route!
Le topo donnait 8 heures et 1900 m de dénivelée avec des passages trop compliqués par cette brume qui accroche encore et toujours les sommets. Intégral bitume donc entre Beherobie et la forêt d’Iraty, sauf pendant la dernière heure. Pas vraiment marrant mais au moins je vois que la machine commence a bien s’adapter. Comme la journée n’était pas spécialement intéressante, je vais vous conter une histoire qui a rapport avec l’anticyclone.
Nous sommes en 1976 et j’effectue mon année sous les drapeaux. Comme j’avais dans l’idée de ne pas perdre un an à glander, je demande à faire les écoles d’officier de réserve et l’obtiens. On me propose alors de choisir mon arme et je prends l’armée de l’air.
« on verra » me dit le capitaine, « et ne comptez pas voler », rajoute t’il.
Trois mois d’instruction plus tard, j’apprends que, pour notre promotion de 170, il existe 3 places dans le personnel navigant. Nous sommes 6 à être retenus pour aller passer les examens physiques a Paris. Ça ne rigole pas! Quand tu sors apte de la batterie de tests, ok, tu ne vas pas non plus entrer dans le corps des Astronautes, mais quand même. J’ai aussi la joie de passer en même temps que André Turcas, le premier pilote de Concorde et légende vivante.
15 jours plus tard, je me retrouve dans le grand amphi avec toute la promo. Chacun va pouvoir choisir son affectation selon son rang dans la dite promo. J’apprends par la bande que je suis n°4 parmi les 6 retenus. Et la chance me sourit! Le major de promo, aussi candidat à faire partie du personnel navigant, choisi un poste ouvert à Dakar. Je reviendrai peut être sur mon rôle qui, en gros, consistait à retrouver les avions perdus pour le compte de la SAR (Search And Rescue).
Me voici à présent en septembre 1976 dans un Transall en provenance de Bordeaux Merignac et à destination de Santa Maria des Açores. Nous avons décollé 2 heures avant le coucher du soleil et je suis en cabine de pilotage comme observateur. Le soleil a fait prendre à la cabine la même couleur orangée que les cadrans lumineux de l’appareil. Il s’agit bien sûr d’une technologie des années 60 mais la vue est hypnotique. Le meilleur reste à venir.
Le soleil se rapproche doucement de l’horizon. C’est là que je réalise que nous allons VERS le soleil à plus de 450 km/h et que le spectacle du soleil couchant va se dérouler au ralenti. Le crépuscule n’en finira pas de m’étonner non plus, et c’est de nuit que nous atterrirons à Santa Maria.
Le lendemain, l’Officier local me prend à part et me dit:
« Tu vois ces antennes là-haut sur la montagne »?
Évidement, on ne voyait que ça, tant il y en avait.
« Et bien, c’est là que l’on fabrique l’anticyclone des Açores »!!!!
Alors, mes chers amis lecteurs, si vous pouvez me retrouver le n° de téléphone de la base de Santa Maria des Açores et me le communiquer, je vous en serai reconnaissant.
Je ne sais pas ce qu’ils foutent en ce moment, mais j’ai deux mots à leur dire
Ô temps suspend ton vol…