En montant vers le Parinacota

La description que j’ai faite d’Arica dans mon dernier article était un peu superficielle ; juste pour vous donner le contexte. Ensuite, tout dépend de l’intérêt que l’on porte au lieu, aux gens et à leur culture. Nous sommes au Chili, à plus de 2000kms au Nord de Santiago et, si loin de la capitale, les choses sont forcément différentes.

Beaucoup de mes connaissances viennent, en plus de la région centrale, Santiago, Vina del Mar, Valparaiso dont les noms, certes font rêver mais traduise une réalité économique bien différente de celle d’Arica. Le fait d’être dans un endroit aussi désertique permet de voir les bidonvilles qui, certes existent dans la vallée centrale mais ici, aucune végétation ne peut les cacher. Les différences sont beaucoup plus marquées, et visibles que chez nous. La plupart des gens utilisent les « collectivos » (bus) dont le nom seul permet d’en comprendre l’utilité. Dans la vallée d’Azapa, les gens se déplacent en taxis qui sillonnent les routes de toutes parts et vous ammène en ville pour un prix modique. Il n’est pas rare de voir ses mêmes personnes en tenue traditionnelle, côtoyer des plus jeunes habillés à l’européenne et écouteurs à l’oreille.

L’autre monde est plus difficile à cerner même s’il est souvent plus visible. Il se déplace en 4×4 de luxe, les « Hummers » étant beaucoup plus nombreux que ceux que l’on peut voir à Toulouse. La richesse, si elle n’est pas étalée, n’en reste pas moins cachée derrière de hauts murs de briques qui, même s’ils paraissent anodins, cachent à la vue de véritables châteaux.

Et ces deux mondes cohabitent plutôt bien. Arica est une des villes les plus sûres du pays. Lieu stratégique longtemps disputé, il fût péruvien avant d’être annexé par le Chili lors de la Guerre du Pacifique. Les garnisons comprennent encore à l’heure actuelle plus de 6000 militaires qui d’un autre côté garantissent un certain équilibre économique. Arica est aussi un port important, pour le Chili bien sûr, mais surtout pour la Bolivie. Seul accès « toléré » à la mer, la route qui traverse les Andes chiliennes pour rejoindre la frontière bolivienne est sillonnée par une horde incessante de camions. Cette route de près de 250 kilomètres, commence au niveau de la mer et, juste avant d’atteindre la frontière, passe près du lac Chungara et du magnifique volcan Parinacota à près de 4500 mètres d’altitude. Très bien entretenue, elle permet d’atteindre cette altitude en un peu moins de trois heures en voiture (mais beaucoup plus en camion), en traversant plusieurs étages remarquables. Tout d’abord, l’étage des cactus candélabres qui, bien qu’étant quand même très épars n’en sont pas moins étonnamment présents dans un paysage totalement désertique.

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Vient ensuite l’étage des « Boffedales », herbe rase qui pousse en touffe et qui doit sa présence aux pluies venues de Colombie, plus à l’Est. Cet étage est habité par les Vigognes. Comme les Lamas ou autres Alpacas, ce camélidé est typique des Andes. Il est plus fin et plus gracieux et somme toutes plus élégant que ses deux congénères. Simple appréciation personnelle. Sa robe est un mélange de blancs et de marrons et il est vrai qu’elle tranche sur le fond vert des « Boffedales » alors qu’il devient parfaitement invisible quand il se déplace dans le désert.

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Plus haut, on trouvera aussi des Nandu. Proches de l’autruche ils sont particulièrement difficiles à repérer dans les contreforts des Andes. J’ai pu en voir en Argentine, dans la région de « El Calafate » mais les grandes plaines de Patagonie permettent de mieux  repérer le grand oiseau tant il se détache du milieu environant. 

Après 150km de montée, à l’altitude du sommet de Pyrénées, vers 3400 mètres arrive la seule ville digne de ce nom. Nous visiterons Putre et continuerons notre ascension vers le Parinacota et les autres merveilles que l’on trouve dans la si région justement nommée « Arica y Parinacota » dans un prochain article.

Que le vaya bien-Un Saludo

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