Aujourd’hui mercredi était un jour sans. Pas exactement de ces jours où rien ne va. Juste un petit manque d’appétit à la marche. Vous conviendrez que ce simple fait soit un peu ennuyeux dans mon entreprise, mais je dois être capable de m’y adapter et prendre les décisions qui s’imposent. La trajectoire directe vers Bielsa était, soit trop enneigée par le col d’Anisclo (un 3 juillet, je te jure!) soit nous imposait une dénivelée que je n’avais pas dans les jambes aujourd’hui. Restait la solution Plana Canal-Bestues.
(mode lyrique = ouvert) Ah Aragon mon pays d’amour! Chemins secrets qui serpentent parmi les buis, les asphodèles et les clairières improbables. Mais aussi la boue, les coussins de belle-mère et les orties. En plein mois de février, quand nous avons eu notre dose de « blanc », il nous arrive de passer le tunnel et de sortir les shorts pour la journée. Au début du printemps, quand la chaleur n’est pas encore installée, nous venons goûter aux senteurs méditerranéennes. (mode lyrique = fermé)
Raymond a même créé la « route du thym ». Il faut dire qu’il s’est autoproclamé « Prince d’Aragon » et en connaît les recoins secrets Alain et moi sommes encore loin d’avoir apprivoisé les lieux ainsi! Il nous aura fallu toute notre science de la trajectoire (pas moins) pour nous sortir de cet enfer vert. Et encore, il faisait bien frais à l’ombre des bois, bien loin de la température de saison.
Si vous ne connaissez pas l’Aragon, une fois passé le tunnel de Bielsa, ne manquez pas de visiter le village de Bestues. Un temps à l’abandon, il a repris de sa superbe. Au pied du Castillo Major et des Sestralles, le cadre est unique et grandiose. Depuis les pentes du Castillo, le village entouré de ses terrasses n’est pas sans rappeler certaines parties du Népal.
De Bestues, je profiterai des services du véhicule pour nous remettre sur la bonne trajectoire plus au nord. Le gain vers la Méditerranée étant insignifiant, vive les baillonnettes!